Antoine
MAUREL
Esquisse biographique par
Henri Philippe Louis MAUREL
au 13 juillet 2014
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N°
Sosa: 32
Subrécargue, Capitaine de navire de commerce, Chirurgien, Négociant
Né
le 18 juin 1763 à Vence, (Département des Alpes Maritimes, anciennement Département
du Var)
[1]
Décédé
le 09 janvier 1830 à Mahé, Seychelles
[2]
Premier
mariage civil célébré le 27 juin 1798 à Mahé, avec Marie Hélène SAVY .
Selon les termes de cet acte, on peut comprendre qu'il s'agit, en fait, d'une
promesse de mariage. En effet les "épousailles" d’Antoine et Marie
Hélène furent célébrées civilement à Mahé le 3 avril 1802
[3]
et religieusement le même jour
[4]
Neuvième
enfant de Jacques et
Catherine SUE
[5],
Antoine n’eut pas, comme ses deux frères aînés, François et Jean Honoré,
le privilège de prendre la succession de la boulangerie de leur père. Celle-ci
se trouvait intra-muro à proximité de la Porte de St Paul (Anciennement Porte
de Sinadour) Voir emplacement (non contractuel) de la boulangerie de Jacques
Maurel tiré de la carte interactive de Vence intra-muro
[6]
Divers
documents de Maurice et surtout des Seychelles, nous indiquent que Antoine
Maurel était négociant à Maurice, puis Subrécargue, enfin Chirurgien. C'est
d'ailleurs cette profession qui est indiquée sur son 2e acte de mariage et de Décès.
Il
faut rappeler que la chirurgie était à l'époque une pratique
"confidentielle", exercée par des Maîtres chirurgiens. Si les premières
trépanations eurent lieu dès la préhistoire, il faudra attendre les années
1730 pour voir en France la création de l'Académie Royale de Chirurgie, qui
enseignait les quelques techniques connues les plus répandues: Cures des
occlusions intestinales, la réduction de fractures, la pratique des
amputations, et des ablations dentaires, la suture des plaies. Toutes ces
techniques étaient faites sans anesthésie dont la découverte n'eut lieu qu'en
1846. Questionné, un médecin nous
éclaira sur la pratique de cette profession à l'époque, avec des détails
souvent atroces, les conditions dans lesquelles leurs "interventions"
avaient lieu. Elles étaient expéditives et souvent mutilatrices. Les
amputations, entre autres, étaient effectuées naturellement sans anesthésie,
et sans grand soucis d'antisepsie. Tout au plus le patient était-il préparé
et préalablement enivré avec quelque mauvais arrack. Les plus chanceux
perdaient vite connaissance, mais hurlaient malgré leur profond sommeil. Les opérations
dégénéraient le plus souvent en cangrène, et la mort de " l'opéré
" dans des douleurs atroces. Les plus résistants se remettaient après une
très longue convalescence, mais portaient à jamais d'horribles cicatrices. C'était
l'antichambre de l'enfer.
Il
faut se rappeler que les oncles maternels d’Antoine Maurel, les Sue, étaient
Chirurgiens. L'un professait à Paris, l'autre à Nantes. Pourquoi ne pas
avancer que l'un d'eux accueillit Antoine, sur recommandation de ses parents,
Jacques Maurel et Catherine Sue. Antoine le neuvième enfant, n'aurait pas eu
les mêmes "facilités" que ses frères aînés, et aurait été envoyé
soit à Paris soit à Nantes pour étudier avec l'un de ses oncles la
"pratique" de la chirurgie. Nous pensons que Nantes fut la ville, le
port, où Antoine apprit ce métier. Nantes, grand port Français de la côte
Atlantique, d'où partaient de nombreux navires vers les îles...
Monsieur
Ricquebourg, dans son fabuleux ouvrage sur la généalogie des familles de l'île
Bourbon affirme, d'après les renseignements communiqués par Noël Regnard
Curepipe, Ile Maurice, qu’Antoine Maurel était "Officier de santé".
Ce qui nous laisse supposer qu’Antoine était très certainement chirurgien à
bord d'un navire d'état ou de commerce. Malheureusement aucun document officiel
ne nous permet, aujourd'hui, d'étayer nos suppositions.
Antoine
Maurel avait probablement déjà quitté le pays quand la Révolution Française
éclata. Sa ville natale, considérée comme "la plus éloignée du
Royaume, aux frontières de la France, avait pourtant bien accueilli ce
bouleversement, mais les souffrances subies sous l'ancien régime du fait de son
éloignement, ne cessèrent pas pour autant sous la révolution. Les Bourbons y
furent accueillis avec ferveur « qui tenait plus à la paix rétablie, qu'à
un monarchisme auquel les Vençois crurent peu ». L'année terrible (1793) et
la terreur virent l'élection d'un maire, Jacques Emmanuel Maurel, apothicaire [7]
, cousin germain d'Antoine Maurel. Son fils Marcellin lui succèdera en 1848.
Deux avenues de Vence portent encore de nos jours le nom de ces deux personnages
emblématiques de la cité.
[8]
le dit acte stipule qu’Antoine est domicilié à Mascate. Le fait qu’il ait
été chargé par l’Iman de Mascate d’acheter ce navire, montre qu’il était
déjà un personnage connu et respectable à Mascate.
En
1797 il est aux Seychelles, où il fait connaissance de Marie Hélène Savy. Une
correspondance épistolaire a récemment fait l’objet d’un ouvrage [9]
dans lequel nous découvrons qu’Antoine faisait effectivement commerce entre
Mascate, les Seychelles et l’Ile de France.
Le
27 juin 1798, il épousa Marie Hélène Savy. L’acte de mariage mentionne sa
profession de subrécargue à bord du navire le Cabras du port de 300 tonneaux.
Le
subrécargue, à bord de navires, était l' "homme en plus". Il était
le garant et le responsable de la marchandise pour le compte des chargeurs, qui
voyaient en cet homme, celui qui défendait leurs intérêts lors du débarquement
ou de l'embarquement du fret dans les ports de relâche. Cette profession
traditionnelle sera d'ailleurs maintenue jusque dans les années 1960. Elle sera
remplacée par des organismes d'expertises internationales, dont le Lloyd’s ou
la S.G.S (Société Générale de Surveillance).
[10]
« L’An
six de la république et le 17 thermidor [11],
après midi est comparu au Bureau Municipal, le Sieur Antoine Maurel capitaine
du navire Le cabras, du port de 300 tonneaux, mouillé hier en cette rade sous
pavillon arabe, que la cargaison consiste en cent dix milliers [12]
de bled [13] ,
qu’il a pour passager le Citoyen Moreau, son épouse et deux enfants, les
Citoyens Arronaire, Bradadin, indien et sept arabe de Mascate, qu’il est parti
de Mascate le 24 Xbre [14]
qu’il a relâché aux Seychelles le 6 avril et qu’il en est reparti le 3
juillet, qu’il n’a plus rien à déclarer et a signé »
Le
citoyen-scribe du bureau des arrivées ne possédait sûrement pas de tables de
reconversion du calendrier Grégorien, qualifié de "Vieux Style", et
ne pouvait, de ce fait, traduire celles avancées par Antoine, lequel ne possédait
pas non plus une table d'équivalence entre l' "ancien style" et le
nouveau calendrier républicain, mais notre capitaine s'en souciait-il vraiment?
Il
faut dire qu'à cette époque une certaine animosité était ressentie par les
français de l' "ancien régime" envers ceux de la république.
Probablement que Antoine ne fit aucun effort pour venir en aide à ce citoyen.
Antoine
était-il vraiment capitaine au long cours? Aucun document ne confirme cette
qualité hormis, la correspondance échangée avec Marie Hélène Savy, et la déclaration
d’arrivée du Cabras au Port Louis. A cette époque,
en effet, la qualité de capitaine au long cours n'était pas réellement
requise pour commander un navire de commerce, naviguant au grand cabotage. Un
bon marin suffisait parfois. Il eut même le cas de "capitaines"
« semi-illettrés » ! [15]
Il
faut également retenir de cette déclaration d'arrivée, la présence à bord
du Cabras, de la famille Moreau. Il s'agit vraisemblablement de Jacques Moreau,
de son épouse Marie Elisabeth, née Crosnier, et de leurs deux premiers
enfants, Jacques et Coralie. La famille Moreau quittait les Seychelles pour
s'installer à La Réunion. Il ressort d'ailleurs dans les études de Camille
Ricquebourg, sur les familles Réunionnaises, que les Moreau s'établirent dans
cette île en 1798. Ils ne restèrent donc pas longtemps à l'Ile Maurice. Nous
aurons l'occasion de revenir plus tard sur Jacques, le fils Moreau, et du drame
de l'incendie de la goélette "Les Six Soeurs", commandée par Raymond
Hodoul, Fils du Corsaire et gendre de Antoine Maurel, navire sur lequel Jacques
Moreau-fils était l'officier en second. [16]
Les pérégrinations
d’Antoine, selon la déclaration d’arrivée du Cabras faite par Antoine au
Port Louis, son acte de mariage et ses échanges épistolaires avec Hélène
Savy [17]
peut chronologiquement être ainsi établi:
11
avril 1797 Mahé, 24.04.1797 Praslin, 10 septembre 1797 Mascate, 24 décembre
1797 départ de Mascate, 6 avril 1798 relâche à Mahé,
5 mai 1798 escale aux Sœurs [18],
27 juin 1798 mariage à Mahé, 3 juillet 1798 départ de Mahé, 26 septembre
1798 arrivée au Port Louis. [19]
Nous
ne savons pas si le Cabras était un navire de construction arabe, c'est à dire
ressemblant à un Felouque, avec des voiles arabes caractéristiques, ou était-ce
un navire de type européen battant seulement pavillon arabe, subterfuge utilisé,
entre autres, pour forcer le blocus
des anglais dans les îles de l'Océan Indien. L'état major de ce navire était
européen, ce qui nous fait pencher vers la deuxième suggestion, d'autant plus
que les navires Seychellois, ou reconnus comme tels, n'étaient autorisés à
faire commerce entres les îles de l'Océan Indien qu'à la condition expresse
de se munir d'un pavillon sur lequel il était marqué "Seychelles
Capitulation".
Il
faut également se souvenir que les Seychelles, quoiqu’ayant «officiellement»
capitulé en 1794, n'étaient pas occupées
par les troupes Britanniques, et n'étaient que très rarement visitées
par ces dernières. Les Seychellois redoutables diplomates à l'instar de De
Quincy, hissaient tour à tour le drapeau Français ou Britannique, selon la
nationalité des vaisseaux visiteurs. Ce fut certainement la raison pour
laquelle, cet archipel connut le statut d'une neutralité opportuniste, mais très
profitable aux Corsaires Français qui y faisaient escale pour embarquer des
rafraîchissements et des hommes avant d'aller saccager le commerce anglais dans
tout l'océan Indien, et dans les eaux mêmes des Indes en particulier. L'un de
ces corsaires, notre ancêtre Jean François Hodoul, prit une part très active
dans les guerres de courses. Nous laisserons le soin à Shaun et Patricia
Mitchell ne nous en parler avec plus de détail, dans le chapitre consacré aux
Hodoul.
Donc
le 19 juin 1798 Antoine Maurel, durant l'escale du Cabras à Mahé, prit pour épouse
Demoiselle Marie Hélène Savy âgée de 22 ans, native de l'Ile Bourbon (La Réunion)
où elle est née le 27 juin 1776 à St Pierre, au quartier de la Rivière
D'Abord [20].
Marie
Hélène Savy était la fille de François Savy [21]
et de Dorothée Eteve.
TRANSCRIPTION
de
l'ACTE
DE MARIAGE de Antoine MAUREL et Marie Hélène SAVY
"L'an Mil sept cent quatre vingt dix huit, le dix neuf
juin (vieux style) (sic),
correspondant au premier Messidor de l'An sixième de la République Française,
par devant nous Dulcine Péan, faisant fonction d'agent municipal des Isles
Seychelles par l'empêchement du Citoyen François Savy. Sont comparus d'une
part le Citoyen Antoine Maurel, domicilié à l' Isle de France, négociant et
subrécargue du vaisseaux arabe le Cabras actuellement mouillé en cette rade,
le dit Citoyen Morel (sic) âgé de
trente cinq ans, né à Vence département du Var district de Grasse; fils de
feu Jacques Maurel Ménager et de Marie Catherine Sue son épouse et de
l'autrepart Marie Hélène Savy habitante et domiciliée aux Iles Seychelles
assistée du Citoyen Sauveur Thomas Audibert, son tuteur et beau frère et par
lui autorisée, âgée d'environ vingt ans, née au quartier St Pierre d'Abord,
Isle de la Réunion, fille de feu François Savy, ancien Officier des vaisseaux
du Roy, et de feue Dorothée Eteve habitants les Iles Seychelles lesquels en la
présence des Citoyens Jean Conan, ancien Chirurgien Major, habitant les Iles
Seychelles, de Louis Mondon habitant, de Vital Durocher, Capitaine des vaisseaux
du commerce et du navire Arabe le Nalsze, actuellement mouillé en rade, tous témoins
soussigné et a ce appelés (sic) et
aussi en la présence des Citoyens François Savy et Charles Savy tous deux frères
de la dite Citoyenne Marie Hélène Savy. Lesquels Citoyens Antoine Morel (sic) et Marie Hélène Savy, s'obligent et promettent de se prendre sous la
loi, foi, et en légitime mariage, le jurent et en font le serment entre nos
mains à d'atter (sic) de ce moment
ils s'obligent en outre de se conformer aux lois civiles qui ont lieu aux Isles
de France et de la Réunion lorsque le cas l'exigera, les parties présentes et
contractantes déclarent encore avoir rempli les formalités nécessaires et ont
signé avec nous et en notre présence ainsi que les témoins, parents et amis,
fait et passé en la maison du Citoyen Audibert, à l'Isle Seychelles (sic)
le jour et an que ci-dessus..." [22]
Le
deuxième mariage civil et le mariage religieux, allaient régulariser « la
situation » [23]
L'époque
1797/1800 étant une période durant laquelle les corsaires français furent
nombreux à s'illustrer, et si l'on considère l'ardeur et l'enthousiasme avec
lesquels les corsaires furent armés, on peut caresser l'idée qu’Antoine
aurait très bien pu faire partie de l'équipage de l'un d'eux. En effet
Auguste Toussaint dans son ouvrage "Port
Louis, Deux siècles d'histoire", décrit l'effervescence générale et
joyeuse, parmi les marins, artisans, agriculteurs, et autres aventuriers qui
voulaient participer "à la fête".
Malheureusement des documents manquent et ne nous permettent pas aujourd'hui,
par leur carence, d'avoir la possibilité d'être plus affirmatifs. Soient que
ces documents aient été détruits par l'Administration coloniale Britannique
en 1861 et 1880 [24],
soient qu'ils sont encore de nos jours conservés jalousement par des familles
Seychelloises ou Mauriciennes, qui les détiennent certes légitimement, mais
cela même au détriment de chercheurs ou d'historiens.
Leur
deuxième enfant fut une fille nommée Emmée Dorothée, née à Mahé le 30
Novembre 1803 [26].
Le
troisième fut Edouard Sauveur Célestin, né à Mahé le 6 avril 1805 [27].
Le
quatrième et dernier enfant fut Jacques Marie Gustave, né à Mahé,
le 6 Avril 1807 [28],
qui mourut jeune à l'âge de 9 ans le 2 Décembre 1816 à Mahé [29].
Marie Hélène Savy, l'épouse d’Antoine s'éteignit quelques semaines après la naissance de Jacques Marie Gustave le 15 Mai 1807, dans sa 31 ème année [30].
Transcription de son
acte de décès: "Marie Hélène
Savy, épouse d'Antoine Maurel, habitant Mahé, Anse La Retraite, décédée le
16 mai 1807, sur l'habitation du Sieur Audibert, son Beau- Frère, âgée
de 30 ans, née à St Pierre, Ile Bonaparte. Fille de François Savy, officier
de milice, et de Dorothée Esteve, Habitant l'île Bonaparte. Déclaration faite
par Sauveur Thomas Audibet, son beau-frère et Joseph Lablade, allié, Directeur
en chef de la Cie Royale d'Afrique"
Elle repose en paix dans le vieux cimetière de Bel Air à Victoria, la Capitale
de Mahé et des Seychelles [31].
Le
recensement de 1807 indique que l’habitation principale d’Antoine compote :
1
femme (Marie Hélène Savy) ; 2 garçons (Marie François Antoine et
Edouard Sauveur Célestin ; 1 fille (Emmée Dorothée)
43
esclaves hommes ; 23 esclaves femmes
46
arpents cultures vivrières ; 75 arpents coton ; 80 arpents de forêts ;
9 bœufs ; 10 moutons ; 18 cochons ; 130 volailles
Antoine
devient au fil du temps propriétaire de terrains et concessions [32] et
[33]:
Le 9 juillet 1817, Il reçoit une concession de 425 arpents sise à Anse La Mouche
Le 22 janvier 1819,
il achète au Capitaine Edward Henry MADGE,
de deux morceaux de terrain à Praslin, l’un à Baie Sainte Anne et l’autre
à l’Anse Lambert
Le
6 Juillet 1821, il a acquis de Mme Hermelinthe Marie GRUCHET, d’une parcelle
de terrain, n ° 18 à Victoria
Le
15 avril 1822, il fait l’acquisition de Hemelinthe Marie GRUCHET d’une
parcelle de terrain de 29 toises² situé à Mahé.
Les
deux lieux-dits Saint Antoine lui auraient été
dédiés. Antoine donna son nom au café Moka, qui se nomme encore « Café
Maurel » aux Seychelles [34]
Antoine
Maurel resta veuf six ans, avant d'épouser en secondes noces le 10 Juin 1813 à
Mahé, Dame Henriette Thébault, jeune veuve de 27 ans de Pierre Antoine Simon
Petit, ancien capitaine de vaisseaux de commerce, établi à Praslin, Seychelles,
née en 1786 à St Louis, Ile Bourbon, et fille de Sieur Pierre Thébault,
habitant l'île Bourbon et de feue Cantide Nativel [35].
TRANSCRIPTION
DE L'ACTE DE MARIAGE de Antoine MAUREL
et
de Henriette THEBAULT:
"Commissariat Civil de Mahé, Iles Seychelles.
Du dixième jour du mois de juin de l'an
Acte de mariage du Sieur Antoine Maurel, Chirurgien
et habitant domicilié de cette île, né à Vance (sic)
département du Var, âgé de cinquante ans, fils légitime de feu Jacques
Maurel, Ménager, et de feue Marie Catherine Sue, ses père et mère, le dit
Sieur Antoine Maurel, veuf en première noce de Hélène Savy,
et Dame Henriette Thébault, née à Bourbon, quartier St
Louis, âgée de vingt sept ans, fille majeure et légitime du Sieur Pierre Thébault
habitant de l' Ile Bourbon, et de feue Cantide Nativel, ses père et mère.
Ladite Dame Henriette Thébault, veuve en première noce de Pierre Antoine Simon
Petit, Capitaine des vaisseaux du commerce, et habitant de l'Île Praslin.
Les actes préliminaires sont extrait des registres des
publications de mariage faite en la dite île de Mahé, au lieu dit
"l'Etablissement" et affiché pour première et dernière publication
d'après la dispense d'une affiche donnée par Monsieur Lesage, Commandant et
Agent Civil du Gouvernement en ses (sic) îles, le six juin
mil huit cent treize, contre laquelle il ne c'est (sic) présenté aucune opposition..."
Dans
un document que nous remirent les Archives des Seychelles, il ressort la carence
d'installations sanitaires, et même l'absence de médecin dans cet archipel
jusqu'en 1838. Il est terrifiant de penser à la crainte de l'accident ou de la
maladie qui était toujours présente parmi la population, car il se passait de
longs moments sans la présence d'un médecin dans la colonie.
Ce
document dit cependant que " ...une
occasion, combla heureusement ce vide. Le chirurgien d'un navire de guerre Français
coulé près de Ste Anne par les anglais en 1801, le Docteur L. Poupinel, gagna
la berge à la nage. Là il rencontra, courtisa et épousa Mademoiselle Nageon
de L'Estang, fille d'un des premiers colons, et pendant un moment, resta à
subvenir aux besoins sanitaires de la colonie. Mais une lettre de 1838 ne
faisant pas référence à ce chaleureux personnage, qui n'attendait aucun
passage de navire de guerre transportant un médecin, cite "quoiqu'il y
avait beaucoup d'accidents et de maladies parmi la population et toujours pas
de docteur dans le port".[36]
Or,
Antoine Maurel et L. Poupinel étaient Chirurgiens et habitants de Mahé, l'île
principale de l'archipel. Ne faut-il pas voir ici le désir de ces personnages
de professer avec les faibles moyens dont ils disposaient sur place, tout en
restant dans un anonymat relatif, et une quiétude qu'ils avaient sciemment
voulue?
Le
nom de Monsieur Lesage ressort plusieurs fois dans différents documents. Hormis
celui que nous venons de découvrir, nous le rencontrons en novembre 1781,
Commandant sur le Navire Transport de Troupe "le Maurepas" faisant
partie de l'Escadre de l'Amiral Suffren lors de ses batailles navales contre la
Flotte de la Royal Navy de l'Amiral Hugues. Beaucoup plus tard, en Août 1819,
il sera passager de la goélette "Les Six Soeurs", qui brûla et
sombra en plein Océan Indien [37].
Jacques Lesage prendra une part heureuse et active dans le sauvetage de
plusieurs passagers et membres d'équipage, dont le très jeune commandant de ce
navire, Raymond Hodoul, le fils aîné du Corsaire et futur gendre d’Antoine
Maurel.
Antoine
Maurel et Henriette Thébault eurent
Henriette Françoise qui naquit à Mahé le 2 juin 1815.
Henriette
Françoise grandit aux Seychelles et épousa à dix sept ans, le 28 juin 1832 le
jeune Jean François Hodoul, le fils du Corsaire. Il est certain que les Maurel
et les Hodoul se fréquentaient, car le Corsaire était présent au second
mariage de Antoine. Plus tard, il y eut de nombreux mariages alliant ces deux
familles, et l'on peut affirmer aujourd'hui que la presque totalité des Maurel
habitants soit l'Ile Maurice, soit les Seychelles ou ailleurs, sont les
descendants de Antoine Maurel, le Chirurgien et de Jean François Hodoul, le
Corsaire.
Arrivé
en 1798
170
esclaves
30
arpents de maïs ; 60 arpents de manioc ; 10 arpents de cultures
diverses ; 67 arpents de coton ; 108 arpents en savane ; 50 en
bois debout (425 arpents au total)
Le 30
Octobre 1821, Henriette Maurel, la seconde épouse de Antoine Maurel fit
l'acquisition d'une concession de 253 Arpents [39]
située sur Praslin, l'une des Seychelles, mais il semble que Antoine et
Henriette continuèrent de résider à Mahé. C'est d'ailleurs sur cette île
qu'ils finirent tous deux leurs jours.
Antoine
s'éteignit à Mahé le 9 janvier l'an de grâce 1830, à la Maison de l'
"Etablissement". Le déclarant est François Savy, Frère de Marie Hélène
Savy, sa première épouse. Antoine Maurel repose en paix, dans le vieux cimetière
de Bel Air, non loin de la tombe de Jean François Hodoul, l’ancien Capitaine
de Corsaire. Sa tombe porte le numéro 44 [40]
.
Henriette
Thébault, sa seconde épouse mourut à Mahé d'hydropisie, le premier février
1851. C’est son gendre, Jean François Hodoul, le fils du Corsaire qui en fit
la déclaration auprès des autorités [41].
Il
est intéressant de constater qu'en 1830, la Ville de Victoria, actuelle
Capitale de Mahé portait encore l'ancien nom de: "L'Etablissement",
et qu'un Commandant et Commissaire Civil Français (l'était-il vraiment
encore?), officiait dans ces îles, malgré le fait que les Seychelles étaient
alors officiellement devenues Britanniques depuis 1810.
[1] Sources : Archives Municipales de Vence et Départementales
[2] Sources : Archives des Seychelles
[3] Source Archives des Seychelles
[4] Source et cliché Madame Heulwen Pool, Mahé, Seychelles
[7] Pharmacien
[8] Archives Nationales d'Outre Mer (ANOM) à Aix en Provence, France
[9] « Maurel » Une histoire d’amour épistolaire, Jean François Guimbeau ISBN 978-99949-0-057-2 J&S Printing, Ile Maurice
[10] Archives le l’Ile Maurice w1.gov.mu/NationalArchivesServices/index.do
[11] Le samedi 4 août 1798
[12] 1 millier = 489,506 kgs soit 53.tonnes et 846 kgs
[13] Blé
[14] 24 décembre (1797)
[15] Auguste Toussaint, "La Route des Iles" note 2 en bas de page 30.
[16] Voir Chapitre dédié à Raymond Hodoul
[17] « Maurel » Une histoire d’amour épistolaire, Jean François Guimbeau ISBN 978-99949-0-057-2 J&S Printing, Ile Maurice
[18] Les îles Sœurs, (du moins ce qui semble être écrit page 17 de l’ouvrage de François Guimbeau) formant partie de l’Archipel des Seychelles
[19] Le Cabras ne fit qu’une escale à Maurice. Pas plus, Antoine ne figure ensuite dans les relevés d’arrivée des navires au Port Louis.
[20] Archives Nationales d'Outre Mer (ANOM) à Aix en Provence, France
[21] Voir Chapitre dédié à François Savy
[22] Archives des Seychelles
[23] Archives des Seychelles
[24] http://henri.maurel.pagesperso-orange.fr/armau4.htm
[25] Archives des Seychelles
[26] Archives des Seychelles
[27] Archives des Seychelles
[28] Archives des Seychelles
[29] Archives des Seychelles
[30] Archives des Seychelles
[31] Cliché de Julien Durup
[32]
Julien Durup op cit The Seychelles Islands and first land owners 1786-1833
(14.10.2013) avec son accord
[33] Voir quelques plans terriers, Archives des Seychelles, Photocopies de Julien Durup, cliché d’Henri Maurel
[34]
Julien Durup op cit The Seychelles Islands and first land
owners 1786-1833 (14.10.2013) avec son accord
[35] Archives des Seychelles
[36] Document d’un auteur inconnu, sources Archives des Seychelles
[37] Voir Chapitre dédié au drame du Six Soeurs
[38] Sources Archives des Seychelles, photocopie de Julien Durup (Cliché de Henri Maurel)
[39] Repère LC 24/188 (Source Archives de l’Ile Maurice)
[40] Le numéro de sa tombe fut relevé par Shaun et Patricia Mitchell au Cimetière de Bel Air, Mahé, Seychelles.
[41] Sources Archives des Seychelles
© Henri Philippe Louis Maurel Juillet 2014