Couve de Murville Jean Baptiste |
Négociant et armateur, né à Montpellier le 25 septembre 1750, fils de Jean Baptiste Couve, tailleur d'habits, et de Catherine Barthélémy. Après des débuts malheureux dans les affaires à Montpellier, il passa à l'Ile de France en 1776. Il débuta comme teneur de livres dans la Maison de commerce Launay Frères, au Port Louis. Lorsqu'elle fut remplacée le 4 août 1780 par la maison Pitot Frères, il figurait comme associé. En septembre 1780, il se rendit en France pour terminer un procès. C'est alors qu'il prit le nom de Couve de Murville. Il revint en 1792 à l'Ile de France où ses frères Philippe et Antoine vinrent le rejoindre en 1783 et 1790. Il épousa au Port Louis, le 9 mais 1786 Françoise André, fille de Joseph André et d'Anne Chassagnan, et veuve de J.B. Denis Saint Gilles, officier d'artillerie. En 1791, les trois frères Couve formèrent une société de commerce au capital de 450.000 livres, par acte du 15 août 1791. En 1792 philippe regagna Marseille et ne revint plus. En 1793, la Maison Couve, en association avec le négociant Nicolas Bouchet, monta une grande expédition de course composée de l'Egalité, la Liberté et le Grand Dumouriez. La croisière dura du 23 juillet au 18 octobre dans l'archipel Indonésien et ramena une prise très riche. En 1797, les Couve s'associèrent à la Maison Chapeaurouge et cie de Hambourg, pour l'armement de trois navires. La même année, elle arma deux vaisseaux sous pavillon danois qu'Antoine accompagna à Tranquebar pour y fonder un comptoir. Le 28 décembre 1800, par contrat de Me Durrans, les Frères Couve vendirent plusieurs "habitations" dans le canton de Trois Ilots, à Flacq, à Louis Henri Faid'herbe de Maudave. Il s'agit de Rivière Profonde aujourd'hui Deep River. Le sommet qui domine ce domaine porte le nom de Montagne Couve. A flacq, ils possédaient aussi Bois Vallon, plus tard connu sous le nom de Beau Vallon Fabre. Auparavant, par contrat passé devant Me Delabarre, à Rouen, le 20 septembre 1799, ils avaient acheté tous les biens de Pierre de saint-Aubin, mort à l'Ile de France en 1795. Le 13 décembre 1802, Jean Baptiste Couve vendait le domaine principal de Saint-Aubin, à Grande Savane, à Athanase Domergue. Le 11 février 1803, il annonçait dans les Petites Affiches de l'Isle de France, la liquidation de la société Couve et offrait en vente sa maison du Port Louis, et ses habitations situées aux Plaines Saint-Pierre (l'Amitié et Gros Cailloux), et aux Plaines Wilheims (Cascade). Le 26 septembre 1804, il déposait son bilan. Couve fut politiquement très actif pendant la Révolution: Il prêta serment comme député du Port Louis à l'Assemblée Générale le 20 avril 1790. Secrétaire honnoraire de l'Assemblée du 15 juin au 13 juillet 1790, et Président du 11 janvier au 9 février 1791. Il fut membre du Comité de Constitution le 11 février, mais il quitta l'Assemblée pour le Comité Permanent d'Administration le 15 mars 1791. Notable du Conseil de Commune de Port Louis, il se heurta à l'Assemblée Coloniale au sujet de l'opportunité de faire inoculer pendant l'épidémie de variole (juillet 1792). Il refusa un siège à l'Assemblée Coloniale en septembre 1792 et s'occupa de l'organisation de la garde nationale (mars-avril 1793). Le 14 aouût 1793, alors que l'Assemblée décidait d'expédier Saint-Félix dans les Indes, Couve proposa de joindre les trois corsaires, cités plus haut, à la division du vi-ce amiral. Son nom parraît dans la liste civique des Trois Ilots, Loi du 22 août 1793. Elu député des Trois Ilots à l'Assemblée Coloniale le 15 septembre 1793, il refusa ce siège le 29 septembre, mais accepta de siéger de nouveau à l'Assemblée après de graves évènements. Il déposa un rapport sur un projet de loi du maximun le 4 décembre. Il proclama à ce titre Renaud, commandant en chef des forces navales le 10.. Nommé Commissaire enquêteur sur la capitulation de Pondichéry le 24 décembre. De nouveau président du 19 mars au 2 avril 1794, il soumit un rapport sur l'état des finances le 29 avril. Ne fut pas réelu à son siège en mai. Représenta les Trois Ilots au Comité de défense extérieure du 5 juillet 1794 au 15 floréal an III (4 mai 1795). Membre du Directoire pendant la même période, il siégea de nouveau à l'Assemblée qu'il présidait le 7 mars 1796 à la réception officielle du décret du 16 pluviose an II. Il fut l'un des neuf commissaires nommés par l'Assemblée pour se concerter avec baco et Burme "sur l'objet de leur mission". Il complimenta Malartic lors de la séance du 21 juin 1796 à l'hôtel du Gouvernement. Franc-maçon, il fut vénérable de la loge Triple Espérance en 1789 et 1790. Revenu dans l'île à une date indéterminée, après un voyage en France, il mourut le 23 octobre 1814. Son inventaire après décès fut établi le 9 janvier 1815 par Me Arnaud. Son frère Antoine mourut à l'ile Maurice le 19 janvier 1841. Il avait épousé au Port Louis, Julie Vivès. Son frère Philippe (1757-1815) est l'ancêtre de l'homme d'état français, Maurice Couve de Murville. Sources: - Dictionnaire de la Biogarphe Mauricienne - Raymond d'Unienville - Patrick Harel © Henri Maurel
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