Clair Auguste naquit le 19 novembre
1781 à Agon dans le département de la Manche. Son village natal se nomme de nos jours
Agon-Coutainville, et se situe au bord de la mer, face à l'immense baie du Mont Siant
Michel dont on peut aperçevoir le relief par beau temps. Il fut un de ceux qui vinrent au monde "avec le bruit des vagues dans les oreilles", c'est du moins ce qu'affirme notre cousin Edouard Duyker. Il était le fils de Jacques Béchard, marin et de Scholastique Jacqueline Bisson, et le petit fils de Clair Béchard, lui aussi marin, et de Marie Adelus. Il ne figure pas parmi les premiers défricheur de l'Isle de France, mais il est possible qu'il s'embarqua vers cette jeune colonie également comme marin. Il épousa le 20 janvier 1805 à la Rivière du Rempart, Anne Périnne Chevalier, née au Port Louis le 6 décembre 1785, fille de Claude Chevalier, originaire de Barraux en Isère (38), arrivé dans l'île en 1779 sur le Pondichéry, et de Périnne Meslier. Marin ou pas, Clair Auguste se fit colon à la Rivière du Rempart où il avait fait l'acquisition d'une concession d'une superficie de 160 arpents (67 ha) se décomposant, selon le recensement de 1826 ainsi: 80 arpents en bois, 30 en savanne, 4 en maïs, 2 en manioc, et donc 44 arpents en cannes à sucre. Il possédait une sucrerie à manège, 1 voiture-charette à 2 roues, 3 mulets, 111 cabris, 6 porcs. Dans son habitation habitait François Duvignier, tonnelier de son état. Ses enfants étaient au nombre de 11 dont 9 garçons et 2 filles. Le recensement ne mentionne pas la présence de sa femme, Anne Périnne. Elle mourut avant 1826. Pourquoi eut-il besoin d'un tonnelier sur la concession? La réponse est limpide: Clair Auguste posédait une "sucrerie à manège" et fabriquait de l'arrack, ce qui explique aussi la présence, parmi les animaux, de trois bouricots qui devaient faire tourner le manège. Les mulets devaient servir à transporter les cannes et les autres récoltes au moyen de l'unique voiture, cette charette à deux roues. Il est intéressant que Clair Auguste ne possédait pas d'esclave. Ses enfants ne furent pas tous des agriculteurs comme lui, et durent suivre des études si l'on considère que Clair Magloire Victor le second enfant, né le 12 octobre 1806, devint géomètre et eut de Adeline Basset qu'il épousa en 1837, deux garçons, Désiré Victorien et Pierre Auguste qui devienront respectivement commerçant et clerc de notaire. Sources: - Archives de l'Ile Maurice - Archives Communales de Agon-Coutainville (50) - "Mauritian Héritage" de Edouard Duyker © Henri Maurel
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