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Léchelle André, Officier de Marine

Né le 24 novembre 1760 à Montréal, Québec, Fils de Jean Baptiste, négociant au Québec, originaire de la Charente, et de Decouane Marie Ange, née au Québec, eut une carrière maritime fort bien remplie, si l'on considère qu'à son époque les carrières d'officiers de la Marine Royale étaient réservées qu'à des personnes "bien nées", et plus rarement à des officiers marchands ayant déjà rempli les fonctions de second capitaine ou de lieutenant, parfois celles d'enseigne: les officiers bleus. André Léchelle fut un de ceux là.

André commença sa carrière marine très jeune, à l'âge de 13 ans, comme pilotin à bord de La Cérès, navire particulier armé à La Rochelle, capitaine Tostée, pour des opérations de commerce à St Domingue du 4 juin 1773 au 1er mars 1774. Sous le commandement du capitaine Giraud, La Cérès, mit voile le 28 avril 1774 pour le Bengale. A son retour la Cérès fit naufrage au cap de Bonne Espérance le 15 mars 1776. André revient en France sur le Salomon, qui fut désarmé à Lorient en janvier 1777.

Six mois plus tard, le 8 juin 1777, il est Enseigne sur le Marquis de Noyer, capitaine Louvier, armé à la Rochelle, pour des opérations de commerce sur les côtes d'Afrique. Le Marquis de Noyer est désarmé en juillet 1778 à La Rochelle.

Le 4 février 1779, il est nommé officier bleu sur la canonnière l'Impudente, Capitaine Raymond, armé à Rochefort pour la garde des côtes jusqu'au 25 juillet de la même année.

Le 16 novembre 1779, il est nommé lieutenant de frégate à bord de la prâme La Baltide, capitaines Dupeyrou et Voutran, armé à Rochefort, "en station au bas de la Rivière pour former des marines". Il fut chargé de retirer deux navires particuliers, faisant partie d'un convoi et qui avaient été à la côte. La Baltide fut désarmée le 27 janvier 1780 à Rochefort.

Le lendemain, 28 janvier, il embarque sur la frégate la Cérès, 12 canons, capitaine Bombelles, armée dans le même port, pour une escorter un convoi vers la Martinique. c'est au cours de cette campagne qu'il connu sa première bataille contre une frégate anglaise "pendant le débarquement sur l'île du vent entre les îles d'Antigues et le Mont Serrat". La campagne  de la Cérès se termina le 6 fevrier 1781. Elle y fut désarmée.

Le 27 mai 1781 André Léchelle s'embarque comme Lieutenant de frégate sur le vaisseau le Saint Michel de 64 canons, coque cuivrée, capitaines d'Aymard et Beaumont, armé à Rochefort pour l'Inde qui rallie l'escadre de Suffren le 21 août 1782, accompagné de l'Illustre, et huit transports portant 600 hommes d'infanterie convoyés par la Fortune. Le Saint Michel participa activement à trois combats navals contre l'escadre anglaise, à Prodédien, Gondelour (29 juin 1783) et Trinquemalay (3 septembre 1782). Le Saint Michel participa,le 26 août 1782, avec treize autres vaisseaux, au débarquement de 2400 hommes dont 800 marins dans la baie de Trincomalay, puis pendant le combat naval qui s'en suivit, il est très sérieusement endommagé, faisant eau de toute part il doit se laisser dériver pour s'écarter de la bataille.

Il n'est pas dans mes compétences de décrire les batailles navales de Prodévien, Gondelour et Trincomalay ainsi que globalement les croisières de Suffren aux Indes. Des historiens émérites ont laissé à ce sujet des ouvrages remarquables: ils sont répertoriés dans les sources.

Mais il faut préciser que d'autres personnages de ces pages biographiques ont également participé aux campagnes de Suffren dans les Indes: Jean François Belvezet de Ligeac, Louis René Boucher de Boucherville, (ce dernier natif du Québec comme André Léchelle), et Jean Baptiste Gallet, tous trois officiers du Régiment Isle de France et Bourbon.

Au cours d'une traversée de Pondichéry à l'Isle de France, le vaisseau démâta en mer et perdit son gouvernail dans un ouragan. André Lechelle fut "spécialement chargé du remâtage en mer et parvint à faire un nouveau gouvernail à la mode d'Olivier avec modification avantageuse et avec lequel le dit vaisseau s'est rendu à destination".

Le Saint Michel retourna à Lorient où il fut désarmé le 24 mai 1786, sur lequel André Léchelle avait servi 2 ans, neuf mois et onze jours "en paix" et 2 ans, 2 mois et 17 jours "en guerre"

André Léchelle resta "présent au port de Rochefort" avec le grade de Sous Lieutenant de Vaisseau, du 7 juillet 1786 au 12 mars 1787, puis embarqua avec ce même grade sur la flûte La Désirée, capitaine Canillac, armée à Rochefort pour la Martinique où le navire fut désarmé le 17 juin suivant.

Le 18 juin 1787, il passa sur la frégate de 12 canons La Cléopâtre, capitaine La Bouchetière, pour St Domingue où il a désarmé le 1er juillet suivant, pour être affecté sur la frégate de 18 canons La Proserpine, capitaine Destourel, "pour la station de la dîte isle de St Domingue" qui fut à son tour désarmée dans cette île le 24 septembre 1788.

Il participa dans lîle de St Domingue à  divers combats contre les insurgés "pendant lequel temps il commanda les postes réunis du Monnet, habitation de Saint Michel et de la petite anse."

Le 25 septembre 1788 il passa sur la Corvette de 8 canons La Favorite, capitaine Terasson, "toujours pour la même station".Cette corvette le ramena à Rochefort le 17 novembre suivant où elle fut désarmée.

André Léchelle sera présent à Rochefort jusqu'au 28 mai 1791, Il s'embarqua avec toujours le même grade, sur La Favorite, capitaine Rivière, pour une mission en Nouvelle Angleterre, puis à St Domingue, en raison des troubles dans cette colonie. La Favorite fut désarmée à St Domingue. André passa en France sur un autre navire le 10 septembre 1792.

Il arriva à Rochefort le 9 février 1793 et y resta définitivement jusqu'au 21 mars 1801.

André Léchelle avait servi son pays, "à la mer" pendant 14 ans 4 mois et 24 jours. Il ne commanda jamais de navire, étant toujours considéré comme officier bleu, donc résigné à ne jamais avoir l'honneur de commander un navire de l'Etat....!

La carrière d'André Léchelle "au port de Rochefort" se poursuivit au port de Rochefort, et force est de constater....avec des grades différents de ceux qu'il avait obtenu jusqu'à lors en mer.

-Major général de la Marine au Port de Rochefort du 13 novembre 1793 au 5 avril 1796

- Adjudant général du 6 avril 1796 au 20 août 1800

- Chef militaire provisoire  du 27 août 1800 au 31 octobre 1800

Il est nommé Capitaine de vaisseau en inactivité de service jusqu'au 24 septembre 1803, puis capitaine de vaisseau en inactivité, mais avec traitement de réforme le 15 avril 1807.  En 1809 il est alors commandant la 9ème compagnie d'ouvriers militaires de Rochefort, envoyée à Anvers pour la campagne de l'Armée du nord, lors de l'apparition des anglais à l'entrée de l'Escaut.

Ses états de service dressés à Cherbourg le 1er septembre 1814, mentionnent: "commandant la 9ème compagnie au bataillon de Cherbourg jusqu'à ce jour et continue son service.

Il resta au commandement de cette compagnie, "jusqu'à ce jour et continue son service" On sait qu'il mourut en 1818, probablement à Rochefort.

A défaut de commandement de navire d'état, il reçut les félicitations de ses supérieurs. Le Ministre de la marine, dans sa lettre du 27 fructidor an IX ( 24 septembre 1801) le félicita pour "son zèle pour la chose publique" Il est aussi mentionné dans ses états de service les remarques suivantes: " Cet officier, ayant toujours été de bonne vie et moeurs, a rempli avec distinction la place d'adjudant général de la marine en ce port (Rochefort). Pendant l'espace de sept ans, il réunit en outre les talents de l'officier de mer, l'estime de ses camarades et la confiance de ses chefs. Il a reçu à cet égard plusieurs lettres de satisfaction de divers Ministres.

Sources:

- Dossier CC7 1440 des Archives de la Marine, retracé par Jacques Maurel.

- Les Officiers Bleus dans la Marine Française au XVIII eme Siècle, de Jacques Aman

- Le Mythe Suffren Contre Amiral Caron.

© Henri Maurel